Le Conseil départemental veut permettre au plus grand nombre d’allocataires du RSA, lorsque cela est possible, de retrouver un emploi et prendre ainsi un nouveau départ, grâce à des ressources plus élevées et une meilleure qualité de vie. Pour les personnes les plus éloignées de l’emploi, le Département s’engage à leur apporter l’accompagnement social dont elles ont besoin et à garantir leur accès aux droits. Il entend également agir pour répondre aux difficultés de recrutement de nombreuses entreprises finistériennes, notamment dans les secteurs de l’hôtellerie et la restauration, le bâtiment et les travaux publics, l’agroalimentaire, l’agriculture et le médico-social.
Entretien
Hubert Jan
Président de l’Union des métiers et des industries de l'hôtellerie-restauration
Le Conseil départemental souhaite inciter financièrement les allocataires du RSA à travailler dans les métiers qui rencontrent des difficultés de recrutement dans le département. Avec l’agroalimentaire et le médico-social, l’hôtellerie-restauration fait partie des secteurs dits « en tension ». Hubert Jan, président de l’UMIH29, revient sur le plan du Conseil départemental pour inciter les bénéficiaires du RSA à travailler dans ces secteurs qui peinent à recruter.
Quelles problématiques de recrutement avez-vous dans le Finistère ?
90 % des problèmes des personnes de notre secteur aujourd’hui sont liés aux ressources humaines et au recrutement. Nous avons des contraintes de pénibilité dues à l’exercice du métier, qui nous pénalisent fortement. On est aujourd’hui en déficit de recrutement sur des postes de cuisine, de service en salle, de réceptionniste et sur des postes de femmes de chambre.
Il y a quelques paramètres négatifs comme les horaires décalés qui concernent aussi, je le rappelle, beaucoup d'autres métiers et 25 % de la population active en France.
Mais il n’y a pas que des contraintes. Ce sont des métiers où, quand vous vous plaisez bien dans une entreprise, vous pouvez avoir une progression assez fulgurante.
Quels seraient les prérequis pour rentrer dans les métiers de l’hôtellerie-restauration ?
Il y a du boulot où chacun peut s’exprimer mais nous avons des métiers de techniciens. Si nous voulons recruter des personnes au RSA, il faut les former. Nous avons les outils pour ça. Nous savons faire. Il faut seulement qu’on les flèche vers nos filières.
En termes de formation, on peut avoir des formations très courtes. Pour être pizzaïolo, il faut passer un titre professionnel qui dure quelques mois et pas un CAP, par exemple.
Le Département souhaite inciter financièrement les bénéficiaires du RSA à travailler dans le secteur de l’hôtellerie-restauration. Comment accueillez-vous cette mesure ?
C’est une bonne nouvelle. Les encouragements à orienter les jeunes vers les métiers que propose notre fédération sont les bienvenus. Dès lors qu’il y a un aspect financier qui entre en compte, ça marche toujours.