« Cela fait quatre ans et demi que je viens ici, une fois par semaine. La halte m'a beaucoup aidée pour trouver un hébergement, pour manger. L'équipe est vraiment sympa », sourit Emmanuella, une jeune maman albanaise.
Ce jeudi matin-là, elle est venue avec sa petite fille à la halte-accueil Frédéric-Ozanam à Brest, chercher un colis alimentaire pour sa famille. Avant de sortir, Rémy Galleret, le président de l'association l'interpelle : « Ça va Emmanuella ? Vous n'avez besoin de rien d'autre ? »
L'homme est affable, souriant, attentif au sort de ceux et celles qui poussent la porte du local, donnant au passage des conseils lorsque le besoin s'en fait sentir.
Des distributions de colis alimentaires
« Notre rôle est d'accueillir des personnes très isolées ou dans des situations très précaires. Avant la pandémie, nous proposions un accueil de jour le week-end avec accès à une cafétéria pour prendre un petit-déjeuner, puis un repas chaud le midi. Depuis le premier confinement, nous avons dû recentrer nos activités sur des distributions de colis alimentaires trois matinées par semaine, car nous n'avons pas l'autorisation de servir des repas à table. Nous proposons aussi un service de machine à laver, la possibilité de prendre une douche et nous avons une halte canine pour permettre à ceux et celles qui se font hospitaliser de faire garder leur chien », explique-t-il.
L'association, créée il y a trente ans, est affiliée à la Société de Saint-Vincent-de-Paul et financée pour partie par la Ville de Brest, le Conseil départemental et l'État, le reste provenant de fonds propres et des dons.
Tolérance, respect et dignité
La halte-accueil permet à ses usagers de vivre des moments de véritable mixité sociale dans un esprit de tolérance, de respect et de dignité sans pour autant tomber dans l'assistanat.
C'est ce qui a plu à Jérôme quand il est arrivé dans l'association en tant que bénévole il y a quelques mois : « Il y a un bel état d'esprit. On connaît les gens par leur prénom. Il y a une vraie notion de partage. » Rémy Galleret, les soixante-quinze bénévoles, les deux salariées et les jeunes en service civique aimeraient pouvoir, comme ils le faisaient avant la crise sanitaire, proposer des cours de français aux migrants, des balades pour s'oxygéner, des « cafés discut » pour s'exprimer, débattre et redonner une vraie place aux personnes accueillies.