Comment le Conseil départemental s’est-il adapté à la crise sanitaire liée à la Covid-19 ?
Comme beaucoup de collectivités, le Conseil départemental a su s’adapter très vite à la situation. Nous avions prévu ce confinement éventuel en suivant l’actualité internationale. Nous avons donc pu être réactifs. Nous avons travaillé sur un plan de continuité d’activité autour de notre préoccupation majeure : continuer à assurer notre appui au quotidien des Finistériennes et des Finistériens. Le Conseil départemental a en particulier comme mission l’accompagnement des personnes les plus fragiles. Et nous savons que dans les situations de crise, c’est encore plus difficile pour elles et pour leurs familles. De nouvelles familles se retrouvent également en difficulté. Il y avait cette préoccupation forte de notre part.
Comment avez-vous travaillé avec vos partenaires pour la gestion de cette crise ?
Nous avons travaillé en interaction avec nos partenaires. Je me suis positionnée depuis le début de crise sur une offre de service partenariale, à l’échelle finistérienne, demandant par exemple la mise en place d’une cellule départementale de coordination. Nous avons ainsi pu travailler étroitement avec la Direction départementale de la cohésion sociale, avec l’ARS et avec d’autres collectivités, comme avec Brest Métropole par exemple pour soutenir les personnes sans domicile fixe ou en grande difficulté sociale.
Quelles ont été les priorités du Département pendant le confinement ?
Nous avons élaboré un plan de continuité d’activité axé sur le quotidien des habitantes et habitants de ce département : alimentation, logement, éducation, appui particulier aux personnes en situation de handicap, aux personnes âgées. Les services de l’aide sociale à l’enfance (ASE) ont été notre priorité : confiés au Département ou suivis dans leur famille, les enfants requièrent une attention particulière. Les centres départementaux d’action sociale (CDAS), la protection maternelle et infantile (PMI) et la Direction de l’insertion
ont également été priorisés. Notre service des ressources internes a été très mobilisé. Ses agents ont par exemple organisé la distribution et la livraison des masques achetés par le Conseil départemental aux services d’aide à domicile (SAAD) dans tout le Finistère. Par ailleurs, tous les services d’urgence et d’appui ont été maintenus. Une partie des agents a pu continuer à travailler en étant physiquement présents, avec de nouvelles organisations et des équipements de protection. Le télétravail a également bien fonctionné. Le service public a été assuré.
Comment le Département prépare-t-il les conséquences de la crise sanitaire ?
Face aux nouvelles difficultés, nous avons déjà créé un certain nombre de dispositifs et mis en œuvre des assouplissements, particulièrement pour les demandes d’aide alimentaire et d’aide au quotidien pour les personnes les plus en difficulté. Nous créons aussi des cellules d’appui pour les locataires, avec des solutions pour les aider à faire face à leurs frais. Nos échanges avec les établissements médico-sociaux (EHPAD, foyers…), pour lesquels nous sommes autorité de tutelle, seuls ou avec l’ARS, nous ont permis de connaître les actions qu’ils ont engagées, d’identifier leurs besoins pour mieux les soutenir et les aider. La crise sanitaire a des conséquences fortes. Il va falloir trouver des réponses aux problématiques posées. Avec l’Assemblée des Départements de France, je suis en lien étroit avec le Gouvernement et l’État, pour définir qui fait quoi, et surtout avec quels moyens. Il est illusoire de croire qu’il sera possible de faire plus sans ressources humaines et financières nouvelles. Il y a de vrais sujets de crise à traiter et aussi de vrais sujets d’après-crise. Nous avons vu à quel point la précarité, dans laquelle vivent nombre d’habitantes et d’habitants de ce département, amène de la fragilité dans le quotidien. Je pense qu’il faut engager une réflexion plus globale et non simplement corriger les effets de la crise sanitaire. Pour cela, le Département est prêt. Nous avons travaillé à des propositions pour avancer sur ce chemin.