Le double jeu de l’érosion
L’érosion est un facteur important de découverte de sites archéologiques. La pluie, le gel, le vent vont petit à petit modifier le paysage, découvrant parfois de nouveaux sites archéologiques. Les côtes sont particulièrement sujettes à ces phénomènes. Par exemple la dune, affaiblie par une tempête, peut s’effondrer et ainsi révéler ses secrets.
Ces découvertes sont de véritables aubaines pour enrichir l’histoire et compléter la carte archéologique. Cependant, les sites ainsi découverts se trouvent désormais à la merci des intempéries mettant en péril leur conservation.
L’action humaine (labours, travaux, etc.) participe également à l’érosion des sols. Ces interventions, plus brutales, endommagent rapidement les vestiges présents dans le sol.

Destruction par le pillage
Certains sites souffrent du passage destructif de pilleurs. Ceux-ci, le plus souvent équipés de détecteurs de métaux, déterrent des artefacts dans le but de les revendre ou simplement d’enrichir leurs collections.
Les archéologues intervenant sur les sites constatent alors les dégâts : trous dans les sols, murs détruits, structures définitivement endommagées. Les objets clandestinement prélevés sont ainsi coupés de leurs contextes ce qui provoque la perte irrémédiable de précieuses informations.
En effet, l’archéologue fait parler le mobilier découvert en fouille : unemonnaie dans sa couche archéologique apporte des informations chronologiques, culturelles ou historiques. Le pilleur, en la déterrant brutalement, détruit les liens unissant la monnaie à son contexte et interdit toute interprétation du site.
Pour rappel, « les deux conditions principales de la définition du trésor sont le caractère fortuit de la découverte et le fait que personne ne puisse en revendiquer la propriété. […] les objets découverts à l'aide d'un détecteur de métaux ne peuvent être considérés comme des trésors » (Service régional d’archéologie Pays de la Loire). L’article 542-1 du Code du patrimoine explicite l’interdiction d’utiliser un détecteur de métaux dans le but de découvrir des objets archéologiques sans avoir au préalable reçu une autorisation administrative.
L’archéologie préventive
En 2001, une loi protégeant le patrimoine archéologique des travaux de construction a été mise en place. Les chantiers importants ou situés sur une zone archéologiquement sensible peuvent être précédés d’un diagnostic archéologique. Celui-ci permet aux archéologues de déterminer la présence de vestiges. Si le diagnostic est positif, une fouille archéologique peut être envisagée afin de documenter scientifiquement le site avant les travaux de construction, il s’agit d’une sauvegarde par l’étude.
Grâce à cette loi, de nombreux sites ont pu être fouillés et l’histoire des sociétés passées est constamment réactualisée.
Quelles actions pour la sauvegarde du patrimoine archéologique ?
Lors d’un signalement, un archéologue se rend sur place pour constater la découverte et évaluer les mesures à prendre en vue de sa conservation. Les informations relatives au site sont alors enregistrées et viennent compléter la carte archéologique. Si le site est en péril, une fouille pourra être mise en œuvre pour sauvegarder les informations qu’il peut transmettre. En l’absence de danger immédiat, le site est protégé en vue d’une fouille future.