Le bâtiment est flambant neuf. Immanquable depuis la route départementale, qui traverse la petite commune de Gourlizon. Ici de 7h30 à 20h en semaine, et jusqu’à 1h les vendredi et samedi soir, Stéphanie et Gildas Rolland font revivre ce lieu de lien social et de convivialité : le Barmad. Café, bar, épicerie, dépôt de pain, restaurant ouvrier, le couple assure toute la semaine, avec pour seul jour de relâche, le lundi.
« Il n’y avait plus de commerce de proximité ici depuis 5 ans. Pendant 25 ans, les parents de Gildas ont tenu un bar, épicerie, dépôt de pain, avec une petite restauration et qui faisait même hôtel. Ils ont fermé en 2001 et Gildas n’avait pas les moyens de reprendre. Les derniers propriétaires ont fermé car ce n’était pas assez rentable », explique Stéphanie.
Une vingtaine de couverts par jour
Lorsque la communauté de communes a monté ce projet de création d’un nouveau commerce, avec l’aide de l’État, de la Région, du Département et de la commune, le couple a postulé. Ils louent depuis le 26 décembre 2018 les locaux, à un prix modéré, pour la première année d’exercice. « Par rapport au prévisionnel, on est bien », affirme Gildas, qui se met aux fourneaux, tous les midis pour un plat du jour unique, et le week-end pour la confection de burgers à manger sur place ou à emporter. Ils servent une vingtaine de couverts en moyenne, des habitants, des habitués ou des ouvriers travaillant dans le coin. Mais le bar, comme la décoration le laisse supposer accueille aussi régulièrement des groupes de motards, « Stéphanie est présidente des Real Bikes », un club de motos anciennes, et les joueurs du GSA (Gourlizon sports association), le club de foot local.
« On aimait venir chez ses parents déjà ! »
« On connaît tout le monde ici », sourit Gildas, natif de Gourlizon, qui travaillait déjà au bar de ses parents. Abel, ancien chauffeur de l’entreprise de cars Pliquet, qui avait son antenne juste en face, est venu prendre un café. « Je ne travaille plus ici mais je viens en pèlerinage ! Je trouve ça génial. C’est très bien pour des petites communes. Et puis je connais bien ceux qui tiennent ça. On aimait venir chez ses parents déjà ! »
Quelques habitants passent chercher du pain, quelques tranches de jambon, ou des légumes « que l’on essaye de proposer le plus local possible, chez un maraîcher bio du Juch. Le steak aussi vient de la ferme de Kerdroual, à Gourlizon, quand on peut. Je fais du pâté maison aussi », précise Gildas.
Quand l’heure de midi approche, quelques personnes viennent commander un verre au bar, un groupe d’ouvriers en habit de travail prend sa pause déjeuner. D’autres s’installent sur la terrasse. Ce jour-là, il y a de la macédoine et du jambon, du rôti de bœuf sauce au poivre, des frites et de la glace, au menu. Gildas, qui a une formation de cuisinier, œuvre à la préparation des repas, pendant que Stéphanie est au service.
Aux murs, des photos de l’équipe locale, des enseignes en métal à l’effigie de marques de motos et un juke box. « Et il marche ! précise Gildas. Il était chez mes parents déjà. On l’a retapé et on y passe des 45 tours » de Johnny, Led Zeppelin ou encore des Stones. De quoi animer les soirées, qui peuvent se prolonger, notamment les dimanches d’après-match…