Dans ce cadre, la présidente du Conseil départemental a souhaité en début d’année proposer à un groupe de jeunes, de tous horizons (services civiques, Mission locale, étudiants, actifs), âgé•e•s de 12 à 27 ans, de faire remonter leurs perceptions et leurs attentes vis-à-vis des politiques publiques départementales.
Ce groupe, « Jeunes en Finistère », s’est déjà réuni le 9 avril dernier. Il a notamment contribué à la mission d’étude sur la stratégie départementale de prévention et de lutte contre la pauvreté, et est intervenu à l’occasion de la dernière assemblée départementale, le 20 juin dernier, avec des propositions. Cent soixante-deux jeunes Finistériens et Finistériennes sont ainsi impliqués dans cette démarche et participent à des débats médiatisés, diffusés en live, intitulés « Parole de jeunes ». Après le thème de la pauvreté, ils seront invités à débattre et à faire des propositions au cours de cette année sur les thèmes de la mobilité et de l’environnement.
Mariana, Quimper, 21 ans
J’ai connu « Paroles de Jeunes » quand j’étais suivie au titre de la Garantie jeune. C’est ma conseillère qui m’en avait parlé. J’y ai été par curiosité, pour donner mon avis. Et j’ai vu que c’était génial, qu’on nous donnait vraiment la parole, à nous, qu’on n’écoutait pas un « adulte » parler ou une institution. Ce n’est pas nous qui écoutions, on pouvait vraiment parler entre nous. Rencontrer des jeunes de notre âge, des plus jeunes, des plus vieux, partager nos expériences.
J’ai bien aimé débattre pour développer une idée. Et puis ça m’a rassurée que d’autres gens puissent penser comme moi, qu’il y a des problèmes dans la société, au niveau de l’école… qu’il y a plein de choses à faire, à changer, et je me suis sentie moins seule.
La dernière « Paroles de Jeunes », c’était sur la pauvreté. Mon milieu social, je pense qu’on peut le mettre dans le début de la pauvreté. J’ai senti que c’était important pour moi d’y aller, de témoigner parce que je fais partie de ces gens qui sont concernés et il faut que je fasse entendre ma voix.
Nathan, Douarnenez, 24 ans
Les politiques du Conseil départemental touchent tout le monde. On est tous concernés un jour ou l’autre par ces politiques-là. Quand on nous laisse la place de l’engagement, il faut foncer. Après il y en a qui râlent, qui disent « on n’a pas de place », « on n’a pas ci », « on n’a pas ça ». Oui, mais si vous n’y allez pas, si vous ne cherchez pas, si vous ne répondez pas présent, ça ne va pas bouger.
Et puis les jeunes sont l’avenir. Les jeunes sont là aussi pour essayer de faire bouger les lignes et à travers des projets comme « Paroles de Jeunes », on voit aussi la proximité qu’ont les élus avec la population, et que nous pouvons aussi avoir avec eux.
Nos réflexions au sein du groupe, on les met en commun, on les construit ensemble. Et puis seul, on n’est pas fort. Si on veut avoir du poids, plus on est de jeunes, mieux c’est. Si on reste seul et qu'on est centré sur une seule idée, on n’ira pas loin. Le groupe permet d’enrichir la réflexion.
Morgane, Quimper, 21 ans
Une des phrases que l’on s’est répétées dans le groupe, c’est « Quand on t’ouvre une porte, il faut y aller. Quand on te donne quelque chose, prends-le, même si ce n’est pas ce que tu veux. Car c’est toujours un départ. » Des fois on a été déçus, on a eu des réunions avec des gens qui ne nous écoutaient pas vraiment, mais on se disait qu’au moins, on avait été reçus et que la prochaine fois ils nous écouteraient plus. C’est un premier pas.
Pour beaucoup ça peut paraître inutile ce qu’on fait, parce que c’est lent. Surtout qu’on est jeunes et que pour beaucoup de personnes, ce n’est pas naturel d’écouter les jeunes. C’est à ça qu’on aimerait pallier, en allant voir les responsables, les élus, en frappant aux portes, pour qu’on puisse prouver que notre voix compte autant. On a des choses à dire.