
Après le Débarquement en Normandie le 6 juin 1944 et la « bataille des haies », les troupes alliées, aidées par les actions de la Résistance, se dirigent rapidement vers la Bretagne. Le 7 août, les blindés américains sont aux portes de Brest. C’est le major-général Troy H. Middleton, commandant en chef du VIIIe corps de la troisième armée des États-Unis qui est chargé de libérer la ville. Il dispose de trois divisions d’infanterie, de bataillons de rangers et de quelques unités d’artillerie et de soutien. Sans oublier les milliers de résistants FTP et FFI engagés à leurs côtés. Mais la mission s’avère des plus délicates : les Allemands ont transformé la ville en une véritable forteresse.
Brest, une ville forteresse
Comme le précise l’ouvrage Le Siège de Brest, opérations du VIIIe corps de la troisième armée des États-Unis(1) : « Au cours de leur longue occupation, les Allemands avaient construit de nouvelles fortifications autour de la ville et sur les emplacements couvrant les approches de la ville (…). Casemates, abris bétonnés, fossés antichars, routes barricadées et vastes champs de mines étaient établis suivant un plan parfaitement étudié. De plus, les forts, ports et casemates de la vieille cité étaient équipés de pièces d’artillerie moderne à trajectoire rasante et de vastes champs de tir étaient aménagés pour ces engins. » La base navale et en particulier la base sous-marine étant d’une importance capitale pour les Allemands, un grand nombre de batteries ont été installées notamment sur les presqu’îles de Crozon et de Plougastel-Daoulas, afin de protéger l’entrée du port et renforcer les tirs.
Une résistance acharnée des Allemands
Au cœur du dispositif de défense, les troupes allemandes s’organisent, récemment renforcées par l’arrivée des parachutistes d’élite de la 2e division du général Hermann Bernhard Ramcke, qui prend la tête de la garnison de Brest : près de 50 000 hommes. L’attaque principale de la ville est lancée le 25 août. Mais les troupes alliées se heurtent à une forte résistance allemande. Les parachutistes de Ramcke sont fidèles à leur réputation et défendent âprement leurs positions, infligeant même de lourdes pertes aux troupes américaines dont la situation est aggravée par l’insuffisance de l’approvisionnement en munitions. Durant de longues semaines, les bombardements et les pilonnages se succèdent. Ils finiront par affaiblir la défense allemande, mais ces raids aériens et tirs de mortiers ont réduit la ville en cendres. Le bilan humain est aussi très lourd : des milliers de morts des deux côtés. Le siège de Brest dure plus d’un mois. Ramcke se rend aux Américains le 19 septembre. La ville qui comptait 16 000 bâtiments en 1939 en compte à peine 200 à la fin des combats.
(1) Troy H. Middleton, Le Siège de Brest, opérations du VIIIe corps de la troisième armée des États-Unis, Brest : service mécanographique de la Ville de Brest, 1969, / A.D.F. (côte : Q 8BB492)