Lesneven : Des ateliers pour parler d’égalité
7 filles et garçons du foyers Ty ar Gwenan de Lesneven ont abordé en janvier dernier les questions du genre.
Le Point Information Jeunesse (PIJ) Lesneven Côte des Légendes organise des actions auprès des jeunes, en fonction des demandes des partenaires.
« Le foyer Ty Ar Gwenan de Lesneven souhaitait aborder les questions de genres, c’était intéressant d’inviter les jeunes à s’exprimer sur cette thématique. Cette animation fait d’autant plus sens que la question de l’égalité femmes/hommes est une thématique du CISPD* » explique Laurianne Voisin l’animatrice du PIJ.
En janvier, sept garçons et filles du foyer et leurs éducateurs étaient invité.e.s à en débattre lors d’un atelier co-animé par le PIJ.
Pour faciliter les échanges, l’animatrice avait apporté un support ludique constitué de deux grandes silhouettes magnétiques, l’une de femme et l’autre d’homme, auxquelles les participants devaient associer des adjectifs. Résultat : des représentations qui ont la vie dure ! Les garçons sont forts, dynamiques… Les filles sont organisées, délicates… Mais après discussion, les jeunes ont reconnu que tous les adjectifs pouvaient s’appliquer aux deux, femme et homme.
« Ces rencontres sont intéressantes car elles permettent aux jeunes de pouvoir échanger et confronter leur avis sur des thématiques sociétales », se réjouit l’animatrice. Les échanges se poursuivront lors d’une soirée autour d’un court-métrage cette fois-ci.
*CISPD : Le Conseil intercommunal de sécurité et de prévention de la délinquance
Quimperlé: Mixité: de la collecte des déchets aux fonctions de direction
Sébastien Miossec, président de Quimperlé Communauté
Campagne pour lutter contre les métiers genrés et groupe d’élues pour aider les femmes à s’engager en politique, à Quimperlé communauté, la question de l’égalité femmes/hommes progresse.
A Quimperlé communauté et dans la ville de Quimperlé, les élus sont parti d’un constat connu : certains métiers sont très genrés. « Par exemple, les centres de loisirs sont très féminins, la collecte des ordures ou l’entretien des rivières, très masculins. On s’est rendus compte que les candidatures étaient aussi genrées et qu’il n’y avait peu de recherche du sexe non majoritaire sur ces postes », explique Sébastien Miossec, président de Quimperlé Communauté.
Pour lutter contre cette fatalité et introduire plus de mixité, la collectivité a lancé une campagne de communication autour du slogan : Nos métiers n’ont pas de sexe. « Une campagne qui se poursuit dans la durée à chaque annonce de recrutement, précise Sébastien Miossec. Nous accompagnons chaque annonce d’un bandeau avec un message autour de ce slogan ».
En 2018, Quimperlé communauté a eu envie de donner plus de visibilité à la démarche. Pour les renforts saisonniers de collecte des déchets, l’équipe recrutée était très mixte, avec presque autant de femmes que d’hommes. « Ca a eu un retour aussi efficace qu’une campagne de pub ! se félicite le président. Car voir des jeunes femmes derrière des camions était visible par tous. Avoir de la mixité au sein des services est un vrai plus, poursuit-t-il. Ca n’a même que des avantages. Cela a un impact positif sur l’ambiance de travail et les relations humaines qui en découlent ».
Travailler sur la mixité des élus
La démarche de Quimperlé communauté en termes d’égalité femmes/hommes ne s’arrête pas là. En effet, celle-ci se poursuit en interne et en direction des élus. A tous les niveaux hiérarchiques, la mixité est de mise. « Nous avons aussi pris des engagements pour travailler sur la mixité parmi les élus, ajoute Sébastien Miossec. En début de mandat, la vice-présidente en charge de l’égalité, Nolwenn Le Crann, a mis en place un groupe de femmes élues, pour partager les difficultés de leur mandat. Ce groupe a constaté que les femmes hésitaient plus à prendre des responsabilités d’élues, d’où un plan d’action dédié. Des formations de proximité pour les élus communautaires ont aussi été mises en place, sur de multiples sujets. Elles seront notamment plus accessibles aux femmes, qui se forment moins quand elles doivent se déplacer plus loin. »
Brest : Des arrêts à la demande sur le réseau Bibus
Sabrina Dijoux conduit les bus de Keolus depuis un an et demi.
Depuis décembre 2017, chaque soir à partir de 22h, les utilisateur.trice.s des lignes 1 et 3 du réseau Bibus à Brest peuvent demander aux conducteur.trice.s, à la montée dans le bus, d’être déposé.e.s entre deux stations au plus près de leur domicile. Cette action a été mise en place dans le cadre du CISPD de Brest Métropole pour améliorer la prévention des violences faites aux femmes.
Sabrina Dijoux est conductrice de bus pour Keolis Brest dep uis un an et demi. Elle circule régulièrement le soir par choix. Elle explique : « Les lignes choisies pour ces arrêts à la demande sont celles qui finissent le plus tard, c’est-à-dire 1h10. Jusqu’à présent, ce sont essentiellement des femmes qui sont demandeuses. Souvent elles rentrent du travail. » Une initiative qui rassure !
CISPD : Conseil intercommunal de sécurité et de prévention de la délinquance
Le faou : Entreprendre au féminin, le réseau qui aide les entrepreneuses
Cela fait 10 ans déjà qu’Entreprendre au féminin Bretagne (EAFB) existe. L’association, soutenue par le Conseil départemental, est née dans le Finistère. À l’origine de ce réseau breton qui accompagne les femmes vers l’entrepreneuriat, un constat : les femmes entreprennent moins que les hommes. Elles sont à l’origine de 29 % des créations d’entreprises, « alors qu’elles veulent autant créer que les hommes », précise Annie Leroy, chargée de mission EAFB Réseau 29. L’impact de l’association est non négligeable sur ce point-là. Quand 20 % des femmes passent à l’acte au niveau national, « une sur deux crée son entreprise, parmi celles qui ont suivi notre formation à l’émergence de projet ». Autre point important, les 1 440 femmes qui ont suivi la formation en 10 ans étaient toutes inactives ou demandeuses d’emploi. « On arrive à remobiliser plus de 90 % d’entre elles vers un projet de création d’entreprise ou d’emploi », souligne Annie Leroy.
L’association se déploie autour de trois grands axes : l’entretien qui peut déboucher sur une formation à l’émergence de projet, l’animation d’un réseau de femmes entrepreneuses ou en création, et la promotion de l’entrepreneuriat des femmes. Son action est soutenue par le Fonds social européen.
Courtière en travaux et entrepreneuse au féminin
Fanny Frémont a travaillé neuf ans comme salariée dans le BTP, avant de se lancer à son compte. La formation « émergence de projet » d’EAFB lui a permis en prendre en compte certaines particularités de l’entreprenariat au féminin.
« Dans le BTP, il y a une large minorité de femmes. Mais moi, j’ai choisi ce secteur, car il me plaît ». Dans le parcours de Fanny Frémont, qui a lancé son entreprise de courtage en travaux en septembre 2018, le fait de travailler dans une branche plutôt masculine n’a jamais été un frein. « C’est riche et concret, on construit des choses. Mais il y aussi une partie théorique, du terrain et du relationnel. La question hommes/femmes ne m’a pas interpellée et je n’ai jamais senti de freins dans ce milieu en tant que femme », explique-t-elle. Elle ajoute cependant qu’au sein de son entreprise Reno actif, où elle a un rôle d’intermédiaire entre le client et les entreprises, elle n’exerce pas un métier de terrain sur les chantiers. « Là ça aurait peut-être pu être différent », reconnaît-elle.
S’autoriser à prendre en compte la vie personnelle
Neuf ans après avoir travaillé comme conductrice de travaux, chargée d’affaires sur des projets de rénovations, puis responsable des études de prix, elle pousse la porte d’Entreprendre au féminin Bretagne (EAFB) pour de se lancer à son compte. Elle ne sait pas par où commencer. Une connaissance lui parle de l’association. Après un premier rendez-vous, elle apprend l’existence d’une formation à l’émergence de projet. « J’ai quitté mon emploi à l’été 2016 et la formation démarrait en septembre, ça tombait bien ! » Fanny intègre la session avec une quinzaine d’autres femmes, tout secteurs confondus. C’est là qu’elle prend en compte certaines particularités de l’entreprenariat au féminin. « Le fait de ne pas nier la dualité vie professionnelle/vie personnelle est très intéressant. On se rend compte que c’est important de trouver un équilibre… ou pas. Je ne me serais pas forcément autorisée à donner sa place à cette question ».
Atelier maquillage : pas si futile !
Aujourd’hui, Fanny Frémont dresse un bilan positif de son entreprise Reno actif. « Le bouche à oreille commence à fonctionner chez les particuliers et je commence à nouer des partenariats plus solides avec les artisans qui interviennent sur les chantiers ». Elle est toujours membre d’Entreprendre au féminin et participe quand son emploi du temps le permet aux rencontres proposées par le réseau. « Ca me permet de me sortir du train train quotidien et d’échanger. On ressent de l’énergie et de la solidarité. Parce que le reste du temps, on est généralement seul sur son activité. On a la tête dans le guidon ». L’atelier auquel elle a participé pour apprendre à se maquiller a notamment porté ses fruits. « On a appris à se mettre en valeur, avant de réaliser des photos pro. Ca permet de prendre d’avantage confiance en soi, ce qui n’est pas si futile que ça ! Ca sert dans la vie professionnelle ».
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